Le numérique a bouleversé le rôle des communicants, oui, oui…

Interview de Claire Romanet

Le numérique a bouleversé le rôle des communicants

Aujourd’hui, impossible d’y échapper. Le communicant doit maîtriser les problématiques du digital.

 

Communication, marketing, digital. Autrefois, ces trois mondes étaient bien distincts et les intitulés de postes faciles à appréhender. Aujourd’hui, tout est imbriqué. Le professionnel doit savoir tout faire, ou presque.

« Le communicant n’a jamais eu autant sa place en entreprise, explique Claire Romanet, directrice de l’agence de recrutement Elaee, spécialiste des métiers de la communication. Mais les recruteurs sont plus exigeants sur leurs compétences. Nous n’embauchons plus personne qui ne maîtrise pas les problématiques du digital et ses outils. Si, en plus, le postulant a aussi une fibre marketing, c’est un profil très intéressant. »

De nouvelles fonctions et des postes modifiés

Le numérique transforme, en effet, la manière de s’informer et d’acheter du consommateur. L’accélération du temps et la recherche de proximité avec ses marques préférées modifient son rapport avec les entreprises. Celles-ci doivent s’adapter et communiquer autrement.

Les réseaux sociaux sont ainsi devenus incontournables dans la stratégie de communication des entreprises. « Une attachée de presse, aujourd’hui, est toujours en charge des relations avec les médias traditionnels ou de l’organisation d’événements, mais elle doit aussi prendre en compte les réseaux sociaux. »

Le digital impacte donc les postes existants, mais crée aussi de nouvelles fonctions. On connaît le community manager, le chargé de veille ou le responsable du référencement web, aujourd’hui très répandus. Mais il existe également le data scientist, ce geek qui produit des données et des statistiques pour orienter la stratégie marketing.

L’aspect créatif ou design a, par ailleurs, son importance. Vidéo, 3D, infographie… maîtriser ces techniques peut être un atout. Les illustrateurs sont ainsi demandés.

Chief happiness officer ou monsieur bonheur

Plus globalement, les grandes entreprises ont aussi compris l’importance de lutter contre le turn-over et de maîtriser leur communication interne. Ainsi est né le chief happiness officer ou monsieur bonheur. Ce super-communicant est chargé de mettre en œuvre les conditions de travail épanouissantes pour fidéliser les salariés et les rendre les plus performants possible : ambiance, évolution de carrière, événements et services internes, télétravail… Le poste touche diverses problématiques.

Côté rémunération, il faut savoir que l’expertise sur la stratégie (recherche d’information et capacité de propositions), le digital ou le commercial conditionne le niveau et l’évolution du salaire, au-delà, bien sûr, de l’ancienneté. À l’inverse, les postes opérationnels purs, comme la production de contenus rédactionnels ou le suivi de la relation client, proposent peu d’évolution salariale.

Enfin, 45 % environ des rémunérations comprennent aujourd’hui une part variable, indexée sur les résultats. Et ce, même dans les fonctions artistiques.

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